Etre publié cette année dans l'édition 2018 de l'illustre revue d'anthologie poétique Les Cahiers du Sens, éditée chez Le Nouvel Athanor, est un must (en tous cas pour moi :)). Cette année le thème du recueil était "La Voie, la voix".
Pour vous, le modeste texte que j'y ai écrit que vous trouverez en page 55 du recueil, s'il vous vient la bonne idée de vous le procurer, un texte où l'on parle de la voie, de scientologie, et de l'autre :
La voie ferrée toujours fut pour moi source d’évasion. Non point qu’il eût fallu que je fusse dans un train pour ressentir le souffle de la liberté sur mon âme en quête. Il me suffisait et me suffit encore de regarder les rails s’éloigner vers le nord, le sud, l’est, l’ouest ou une combinaison des quatre, pour me rappeler que je suis libre. C’est le lien qui existe entre cet ici et cet ailleurs, matérialisé par le fer des rails qui s’étendent vers l’infini, même si certainement ils ne l’atteignent pas, qui crée chez moi l’espace nécessaire à l’épanouissement de l’âme. Je retrouve une sensation similaire lorsque dans la nuit, mon regard se fixe sur une étoile, où sur la voie lactée elle-même, et que je sens le lien qui m’unit à celui qui ailleurs sur terre, pose son regard sur cette même étoile, où cette même voie lactée. Peu importe d’ailleurs que quelqu’un la regarde à ce moment, ma conscience s’étend jusque dans cet autre lieu, jusque dans cette infinité d’autres lieux, que je perçois par ricochet dans le ciel. Le monde est alors assez vaste pour y vivre.
Ainsi, la possibilité d’une voie est en elle-même suffisante pour donner à l’homme le goût, la saveur et l’émotion de la liberté. La possibilité d’une voie rend déjà, au moins en partie, l’homme libre.
Mais l’homme en quête de liberté se contentera-t-il d’une possibilité de voie ? Je ne crois pas.
Pour vous, le modeste texte que j'y ai écrit que vous trouverez en page 55 du recueil, s'il vous vient la bonne idée de vous le procurer, un texte où l'on parle de la voie, de scientologie, et de l'autre :
De la voie ferrée à la liberté
Eric Roux
(Publié dans l'édition 2018 des Cahiers du Sens
cher Le Nouvel Athanor)
(Publié dans l'édition 2018 des Cahiers du Sens
cher Le Nouvel Athanor)
La voie ferrée toujours fut pour moi source d’évasion. Non point qu’il eût fallu que je fusse dans un train pour ressentir le souffle de la liberté sur mon âme en quête. Il me suffisait et me suffit encore de regarder les rails s’éloigner vers le nord, le sud, l’est, l’ouest ou une combinaison des quatre, pour me rappeler que je suis libre. C’est le lien qui existe entre cet ici et cet ailleurs, matérialisé par le fer des rails qui s’étendent vers l’infini, même si certainement ils ne l’atteignent pas, qui crée chez moi l’espace nécessaire à l’épanouissement de l’âme. Je retrouve une sensation similaire lorsque dans la nuit, mon regard se fixe sur une étoile, où sur la voie lactée elle-même, et que je sens le lien qui m’unit à celui qui ailleurs sur terre, pose son regard sur cette même étoile, où cette même voie lactée. Peu importe d’ailleurs que quelqu’un la regarde à ce moment, ma conscience s’étend jusque dans cet autre lieu, jusque dans cette infinité d’autres lieux, que je perçois par ricochet dans le ciel. Le monde est alors assez vaste pour y vivre.
Ainsi, la possibilité d’une voie est en elle-même suffisante pour donner à l’homme le goût, la saveur et l’émotion de la liberté. La possibilité d’une voie rend déjà, au moins en partie, l’homme libre.
Mais l’homme en quête de liberté se contentera-t-il d’une possibilité de voie ? Je ne crois pas.
L’homme en quête de liberté est voué à agir pour trouver sa voie vers cette liberté. La voie ? J’aurais pu choisir la voie du Samouraï, la voie céleste, la voie apostolique, la voie du milieu, la voie du saint, la voie du Tao, la voie du désespoir, la voie du Dharma, la voie impénétrable du Seigneur… Je me suis retrouvé sur la voie scientologue. Mais cette voie n’est pas vraiment un chemin. Elle est plutôt une carte, une mappe comme on dit chez quelques francophones. Une carte, des sextants, des techniques et des informations. Et des certitudes acquises par la pratique et l’observation personnelle. Voilà la voie ! C’est à partir d’elle que le chemin de vie se choisit. Et il ne sera pas le même pour chacun. Le chemin de sa liberté, n’en déplaise aux fainéants, c’est à chacun de le tracer.
D’ailleurs la voie a vocation un jour à s’effacer. Elle s’effacera devant la liberté spirituelle qui est espace sans limite. Au diable les sextants, les cartes, quand on est arrivé. Au diable le tracé, quand l’esprit recouvre tout le territoire de sa connaissance et de son amour. Mais pourtant, on gardera toujours dans son cœur, une place pour la voie qui nous a mené là où nous souhaitions aller.
Si la voie peut comporter des épreuves, elle n’est pas souffrance. Elle n’est pas ennui, elle n’est pas train-train non plus. On parle de liberté, Diantre ! Elle est vigueur, elle est aventure, elle est passion, elle est vie ! Elle est observation, expérience et création. La voie juste est celle qui mène à un plus grand intérêt pour la vie, une plus grande conscience des phénomènes, une plus grande compréhension de soi, et surtout, une plus grande compréhension de tout ce qui n’est pas soi.
Si la voie avait une voix, elle ne serait ni suave, ni forte, ni rauque, ni criarde. Elle serait juste. Elle vibrerait jusqu’aux tréfonds de l’âme… ce qui est une image car l’âme n’a ni fond, ni tréfonds, ni surface. Et elle parlerait d’une voix propre à chaque oreille, car la voix de la voie serait tienne, non point ta voix mais celle de ta voie. Elle viendrait d’ailleurs, mais elle te parlerait comme si elle était d’ici, elle résonnerait exactement comme elle le devrait pour te transmettre ce qui finalement n’est que ton aptitude innée, qu’elle révèlerait simplement, fièrement, clairement.
La vie est compréhension. La voie est compréhension. Se comprendre soi-même, c’est étrange… Il faudrait déjà se regarder comme un autre pour se comprendre soi-même. Soi, on ne peut qu’être. Comprendre l’autre, voici le vrai défi, voici la vraie voie. Tous les chemins mènent à Rome. Mais la voie, elle, me mène finalement à toi, comme elle peut te mener à moi, et comme elle nous mènera les uns aux autres.
D’ailleurs la voie a vocation un jour à s’effacer. Elle s’effacera devant la liberté spirituelle qui est espace sans limite. Au diable les sextants, les cartes, quand on est arrivé. Au diable le tracé, quand l’esprit recouvre tout le territoire de sa connaissance et de son amour. Mais pourtant, on gardera toujours dans son cœur, une place pour la voie qui nous a mené là où nous souhaitions aller.
Si la voie peut comporter des épreuves, elle n’est pas souffrance. Elle n’est pas ennui, elle n’est pas train-train non plus. On parle de liberté, Diantre ! Elle est vigueur, elle est aventure, elle est passion, elle est vie ! Elle est observation, expérience et création. La voie juste est celle qui mène à un plus grand intérêt pour la vie, une plus grande conscience des phénomènes, une plus grande compréhension de soi, et surtout, une plus grande compréhension de tout ce qui n’est pas soi.
Si la voie avait une voix, elle ne serait ni suave, ni forte, ni rauque, ni criarde. Elle serait juste. Elle vibrerait jusqu’aux tréfonds de l’âme… ce qui est une image car l’âme n’a ni fond, ni tréfonds, ni surface. Et elle parlerait d’une voix propre à chaque oreille, car la voix de la voie serait tienne, non point ta voix mais celle de ta voie. Elle viendrait d’ailleurs, mais elle te parlerait comme si elle était d’ici, elle résonnerait exactement comme elle le devrait pour te transmettre ce qui finalement n’est que ton aptitude innée, qu’elle révèlerait simplement, fièrement, clairement.
La vie est compréhension. La voie est compréhension. Se comprendre soi-même, c’est étrange… Il faudrait déjà se regarder comme un autre pour se comprendre soi-même. Soi, on ne peut qu’être. Comprendre l’autre, voici le vrai défi, voici la vraie voie. Tous les chemins mènent à Rome. Mais la voie, elle, me mène finalement à toi, comme elle peut te mener à moi, et comme elle nous mènera les uns aux autres.