Suisse italienne : Le Conseil d’État du Tessin refuse de créer un groupe de travail consacré à l’Eglise de Scientologie.

Rédigé par Eric Roux le 13/06/2013 à 20:42 | 13/06/2013

« Nous n’avons constaté aucune nécessité de surveiller les activités de cette église », indique le rapport.


Le 29 mai, le Conseil d’état (gouvernement) du canton du Tessin (Suisse) a rejeté une motion déposée par le député Orlando Del Don, qui visait à créer un groupe de travail mixte formé de députés et de représentants de l’Organisation socio-psychiatrique cantonale, afin d’évaluer « les actions et les dommages causés par ce mouvement » (l’Eglise de Scientologie). Le député, lui-même psychiatre, n’avait pas apprécié de recevoir un courrier dénonçant les abus de la psychiatrie adressé aux élus par la Commission des Citoyens pour les Droits de l’Homme, association co-fondée par le psychiatre émérite Thomas Szasz et l’Eglise de Scientologie.   
 
Le Conseil d’état a formellement rejeté cette demande dans un message au Parlement de 3 pages, en rappelant que :
 
« La constitution Fédérale suisse considère que la liberté religieuse est un droit inviolable (Art. 15). »
(…)
« D’un point de vue juridique, l’institution d’un groupe de travail, chargé d’évaluer les dommages possibles causés par une église en particulier, est en contradiction avec le principe susmentionné (article 15) relatif à la liberté de conscience et de religion, et est discriminatoire face à la réalité religieuse et spirituelle d’autrui.
De plus, lors de nos vérifications à la recherche d’éventuels dommages causés par l’Eglise de Scientologie dans le canton, nous n’avons pas trouvé de situation similaire à celle qui est décrite dans la motion, et nous n’avons constaté aucune nécessité de surveiller les activités de cette église. »
 
Le Conseil d’état souligne également qu’il a fondé, avec les cantons de Genève, de Vaud et du Valais, le Centre d’Information Inter-cantonal sur les croyances religieuses (CIC), inauguré en mai 2002. Le Conseil précise que la mission du CIC « est justement de garantir la réunion d’informations objective sur des groupes et des mouvements religieux, spirituels ou ésotériques, dans un contexte de respect de la liberté de conscience et de religion ». Toute personne « peut donc s’adresser au CIC pour toute aide ou information sur un mouvement religieux, y compris l’Eglise de Scientologie ».

Lire la réponse du Conseil d'Etat en Italien :

m6807-1.pdf  (177.73 Ko)

Eric Roux
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