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Le blog
Eric Roux
Ministre du culte de L'Eglise de Scientology, après 30 années passées dans le clergé de l'Eglise, Eric Roux est aujourd'hui le président de l'Union des Eglises de Scientology de France et Vice Président du Bureau Européen de L'Eglise de Scientology pour les affaires publiques et les droits de l'homme. Il est aussi Président élu du Conseil International de URI (United Religions Initiative) et le Président du European Interreligious Forum for Religious Freedom.
Ce blog est une initiative personnelle destinée aux gens qui s'intéressent à la spiritualité, ou à ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la scientology, à ceux qui pensent que la liberté de conscience est un droit fondamental qui mérite d'être défendu, à mes coreligionnaires ou encore à ceux qui sont curieux...
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Liberté de Conscience
06/11/2021
Marco Ventura est considéré comme l’un des plus grands spécialistes internationaux de la relation entre le droit et la religion. Il dirige le Centre pour la Science Religieuse de la Fondation Bruno Kessler, a été professeur à l’Université Catholique de Louvain (KU Leuven) et est aujourd’hui professeur titulaire au département de droit de l’Université de Sienne. Il est membre du Consortium européen pour la recherche sur l'Église et l'État et du Centre Droit, Religion, Entreprise et Société de l'Université de Strasbourg et du CNRS.
Dans son dernier ouvrage Dans les mains de Dieu (Nelle Mani di Dio), il développe l’idée que le monde a changé, et que son avenir serait « entre les mains de Dieu », en ce sens que 85% de la population mondiale se dit religieuse, et que l’avenir du monde dépend dans une large mesure de la manière dont religions et institutions sauront travailler ensemble, que ce soit pour la paix, le développement économique et environnemental, ou la planification générale d’un meilleur avenir pour l’humanité. Partant de là il avance dans son introduction qu’« aujourd'hui, les grands défis planétaires interpellent toutes les traditions religieuses, toutes les communautés, toutes les organisations, tous les systèmes de croyance. Les urgences environnementales, le développement durable et la transformation numérique interrogent les religions, qui y répondent et se mobilisent. Cette mobilisation, à son tour, influence la dynamique mondiale. Ainsi, le monde et les religions se transforment mutuellement dans un processus qui met en jeu le passé et l'avenir ».
Peu importe qu’on soit croyant ou non, avance-t-il, « ce rôle des religions peut être apprécié ou non, il peut être vécu activement ou passivement par les individus et les groupes, il peut être considéré comme le simple produit de l'invention de Dieu et des religions par l'homme, ou il peut être considéré comme le résultat de la présence de Dieu, de dieux, d'êtres ou de forces surnaturels, et de l'interaction de l'homme avec eux. Là encore, l'impact des religions peut concerner la géopolitique, la carte mondiale des confessions, des États et des puissances, ainsi que les alliances et les affrontements entre les institutions et les autorités civiles et religieuses, ou encore la société, les femmes et les hommes dans leur vie quotidienne. Dans ces alternatives, dans les nombreuses manifestations possibles, nous sommes entre les mains de Dieu. »
Le reste du livre est extrêmement bien documenté et la réflexion qui s’y développe mérite à mon sens qu’on s’y intéresse. Son étude et sa grande connaissance des religions du monde lui permettent de dresser une cartographie novatrice de la religion d’aujourd’hui. Il n'occulte ni les composantes destructrices de certaines religions, ni leurs composantes salvatrices et positives. Et comme il le dit dès le début du livre, « Pour que la religion compte dans les trois dimensions de la paix, du développement et de la planification, les religions doivent se dépasser. Les frontières entre elles sont remises en question parce qu'il est nécessaire que les croyants travaillent ensemble pour des objectifs plus grands que toute foi unique. Les frontières entre religion et non-religion sont également remises en question, car il faut aussi que ceux qui se reconnaissent dans une foi, 85% de la population mondiale, travaillent ensemble avec ceux qui n'ont pas de religion, mais d'autres croyances, d'autres spiritualités. »
Il y a aussi un passage sur la Scientology que j’ai trouvé suffisamment intéressant pour vous le retranscrire ici en français :
Dans son dernier ouvrage Dans les mains de Dieu (Nelle Mani di Dio), il développe l’idée que le monde a changé, et que son avenir serait « entre les mains de Dieu », en ce sens que 85% de la population mondiale se dit religieuse, et que l’avenir du monde dépend dans une large mesure de la manière dont religions et institutions sauront travailler ensemble, que ce soit pour la paix, le développement économique et environnemental, ou la planification générale d’un meilleur avenir pour l’humanité. Partant de là il avance dans son introduction qu’« aujourd'hui, les grands défis planétaires interpellent toutes les traditions religieuses, toutes les communautés, toutes les organisations, tous les systèmes de croyance. Les urgences environnementales, le développement durable et la transformation numérique interrogent les religions, qui y répondent et se mobilisent. Cette mobilisation, à son tour, influence la dynamique mondiale. Ainsi, le monde et les religions se transforment mutuellement dans un processus qui met en jeu le passé et l'avenir ».
Peu importe qu’on soit croyant ou non, avance-t-il, « ce rôle des religions peut être apprécié ou non, il peut être vécu activement ou passivement par les individus et les groupes, il peut être considéré comme le simple produit de l'invention de Dieu et des religions par l'homme, ou il peut être considéré comme le résultat de la présence de Dieu, de dieux, d'êtres ou de forces surnaturels, et de l'interaction de l'homme avec eux. Là encore, l'impact des religions peut concerner la géopolitique, la carte mondiale des confessions, des États et des puissances, ainsi que les alliances et les affrontements entre les institutions et les autorités civiles et religieuses, ou encore la société, les femmes et les hommes dans leur vie quotidienne. Dans ces alternatives, dans les nombreuses manifestations possibles, nous sommes entre les mains de Dieu. »
Le reste du livre est extrêmement bien documenté et la réflexion qui s’y développe mérite à mon sens qu’on s’y intéresse. Son étude et sa grande connaissance des religions du monde lui permettent de dresser une cartographie novatrice de la religion d’aujourd’hui. Il n'occulte ni les composantes destructrices de certaines religions, ni leurs composantes salvatrices et positives. Et comme il le dit dès le début du livre, « Pour que la religion compte dans les trois dimensions de la paix, du développement et de la planification, les religions doivent se dépasser. Les frontières entre elles sont remises en question parce qu'il est nécessaire que les croyants travaillent ensemble pour des objectifs plus grands que toute foi unique. Les frontières entre religion et non-religion sont également remises en question, car il faut aussi que ceux qui se reconnaissent dans une foi, 85% de la population mondiale, travaillent ensemble avec ceux qui n'ont pas de religion, mais d'autres croyances, d'autres spiritualités. »
Il y a aussi un passage sur la Scientology que j’ai trouvé suffisamment intéressant pour vous le retranscrire ici en français :
Au terme d'un parcours controversé de vie, de pensée et d'écriture, L. Ron Hubbard a fondé la Scientology en tant qu'Église en 1952. A la veille du discours du Président Eisenhower sur les armes spirituelles, la Scientology est déjà une arme spirituelle de nouvelle génération, visant à fusionner de manière programmatique les dimensions que la modernité occidentale a tenté de séparer pendant près de deux siècles. Elle se définit comme la première religion qui non seulement n'oppose pas la foi et la science, le corps et l'âme, mais au contraire sait combiner ces éléments dans l'unité. L'Église de Scientology fusionne l'Occident et l'Orient, le christianisme anglo-saxon, les monothéismes du Moyen-Orient et la spiritualité extrême-orientale. Elle propose une foi cosmique dans laquelle la personne n'est pas un maître individuel, mais un composant spécifique de la biosphère et de l'espace, et prévoit l'utilisation d'instruments technologiques tels que l’électromètre, une machine qui détecte le taux de négativité. Enfin, et surtout, la « doctrine de l'échange » théorisée par Hubbard fait passer l'achat et la vente de services religieux d'un tabou hypocrite, comme dans les anciennes religions, à l'expression naturelle d'une religion née dans le libre marché et dédiée à la liberté individuelle et collective.
Ceux qui affirment l'illégalité de l'Église en tant qu'organisation criminelle, ou en tout cas s'opposent à sa reconnaissance en tant que religion, identifient la Scientology comme une organisation dans laquelle il n'y a pas de distinction entre la médecine, la psychologie, l'économie et la religion, dans laquelle les pratiques, les croyances et les institutions mélangent ces éléments, et qui est donc dangereuse. Les anciennes catégories de fausse religion, d'hérésie, réapparaissent dans la stigmatisation de la « secte » : l'efficacité commerciale serait la preuve que l'on est en présence d'une religion fausse et trompeuse, dont il faut protéger le public. Plus le scandale de la Scientology est circonscrit et stigmatisé, plus le danger de la Scientology est exorcisé, plus il sert à exorciser la plus grande crainte : que l'Église de Scientology ne soit pas ce qu'elle dit être et ce que ses adversaires disent qu'elle est, à savoir unique, mais qu'au contraire qu’elle soit identique au reste de la religion et des religions en mélangeant économie et religion, seulement avec moins de honte et avec plus de succès. Donc quand quelqu’un combat la Scientology, il combat plus que la Scientology. Il combat l'économie religieuse en tant que telle et la main invisible de Dieu, effrayante dans la mesure où elle est incontrôlable, dans la mesure où elle est l'alliée des nouvelles forces religieuses et économiques, et peut-être la rivale des forces politiques et religieuses incapables d'en faire autant et donc craignant de perdre leur position d'avantage sur un marché de la foi de plus en plus économique et religieux à la fois.
Si vous lisez l’italien, n’hésitez pas à vous procurer cet ouvrage.
Eric Roux
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